La locomotion dirigée requiert l’activation
de neurones dans l’ensemble du système nerveux central.
Alors que les réseaux de neurones situés au sein
de la moelle épinière sont responsables de la production
d’un patron locomoteur basique, les éléments
impliqués dans le déclenchement et l’ajustement
de l’activité locomotrice sont localisés
au niveau de régions plus rostrales. Parmi ces structures,
la région locomotrice mésencéphalique (RLM),
un centre locomoteur situé dans le mésencéphale,
a tout d’abord été identifiée chez
les mammifères. Puis, son existence a été confirmée
chez de nombreux Vertébrés. Cette région,
lorsqu’elle est stimulée, initie la locomotion,
tout en contrôlant son intensité à la manière
d’un rhéostat. Cependant nous ignorons toujours
quels sont les mécanismes cellulaires et synaptiques impliqués
dans ce contrôle. Afin de d’appréhender ce
problème au niveau cellulaire, le modèle de la
lamproie du fait de sa simplicité est plus pertinent que
les Vertébrés supérieurs. Nous recherchons
comment la RLM active les cellules réticulospinales (localisées
dans le tronc cérébral) afin de déclencher
la locomotion. Nous étudions 1. Le patron de recrutement
des cellules réticulospinales lors de l’activation
de la RLM; 2. Les connections anatomiques impliquées;
3. Le rôle de deux neurotransmetteurs, le glutamate et
l’acétylcholine; 4. Comment la RLM module la transmission
des informations d’origine sensorielle. L’ensemble
de ces recherches est fondamental pour comprendre comment le
système nerveux déclenche et contrôle les
comportements moteurs. En outre, il est possible de transposer
ces résultats aux Vertébrés supérieurs
tels que les mammifères. A terme, l’exploitation
de nos résultats chez l’homme pourrait permettre
d’élaborer de nouvelles stratégies thérapeutiques
pour les patients atteints de troubles moteurs.